Le Lac Tchad se meurt : 89% de perte d’eau à ce jour

Le Consortium AGEOS et le Programme GMES & Africa sonnent la sonnette d’alarme ! 

C’est le chiffre fort que révèlent les récentes cartographies du Lac Tchad produites par le Consortium AGEOS dans le cadre du Programme GMES & Africa. 

Jadis la plus grande ressource en eau douce de l’Afrique assurant la survie de près de 30 millions des personnes, le lac Tchad fait aujourd’hui face à de nombreux challenges qui ne font qu’aggraver la situation sur le plan environnemental, politique et économique.

Pénalisée par un manque d’infrastructures, la faiblesse de l’accès aux services de base et l’impact sévère du changement climatique sur les ressources naturelles et les moyens de subsistance, cette région affiche aujourd’hui des indicateurs économiques et de développement inférieures à ceux des régions voisines.

Les cartographies de 2015 et 2019 révèlent un assèchement criard et grave de la superficie de l’eau, moyen de subsistance principal de la région. En quatre ans, les pertes en eau de surface sont estimées à 34,26%. (Données en attente de validation).


Classes d’occupation du sol

Superficie (km²)

Pourcentage(%)

Eau

4 119

16,48

Marais

11 451

45,80

Marécage asséché-Ilôts

9 430

37,72

Total

25 000

100,00

Statistiques d’occupations du sol du lac Tchad en 2015

D’une superficie initiale maximum de 25000 km2 dans les années 1960, cet écosystème connaît une perte alarmante de 83.5% en 2015 et de 89% en 2019. 

A ce jour le lac est couvert en majeur partie par les marais et les marécages en raison de la rareté pluviométrique et de la surexploitation du lac (irrigation et drainage). Ceci a contraint les populations riveraines à s’adapter progressivement à de nouvelles formes d’agriculture qu’imposent ces nouvelles terres émergées du lac.


Classes d’occupation du sol

Superficie (km²)

Pourcentage (%)

Eau

2 708

10,83

Marais

12 423

49,69

Marécage asséché-Ilôts

9 870

39,48

Superficie totale du site

25 000

100,00

Statistiques d’occupations du sol du lac Tchad en 2019

L’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a qualifié la situation de « catastrophe écologique » et pense que ce siècle pourrait voir le lac disparaître.

Face à ce constat alarmant, nous invitons les institutions régionales et la communauté internationale à plus de coopération afin de soutenir les pays membres de la CBLT pour la mise en œuvre effective et urgente du plan de remise en eau du lac Tchad. Des millions de vies en dépendent, l’économie de toute une région en dépend.

Les risques d’évolution indiqueraient en 2023 une perte de 94,8% du taux de la surface du lac Tchad. (Cette projection ne tient pas en compte les études hydrologiques et autres éléments contextuels).

 « Nous espérons que ces données récentes et alarmantes de la situation actuelle  du lac Tchad aideront à une prise de décisions urgentes et à une mobilisation des institutions régionales et internationales  dans l’intérêt d’accélérer la mise en œuvre du plan de revitalisation du lac afin de préserver non seulement l’écosystème déjà assez perturbé dans cette région, mais encore le développement socio-économique des pays dépendant de ces eaux. » explique Monsieur Aboubakar MAMBIMBA NDJOUNGUI, Directeur Général Adjoint de l’AGEOS et Coordonnateur du consortium AGEOS du Programme GMES & Africa. 

Nous courrons vers une disparition totale du Lac Tchad si rien n’est fait pour sauver cet écosystème jadis l’un des plus grand lac du monde. 

Le Programme GMES and Africa est une initiative conjointe co-financée par la Commission de l’Union Européenne et la Commission de l’Union Africaine

Treize (13) consortiums ont été sélectionnés pour sa mise en œuvre dont le Consortium AGEOS dirigé par l’Agence Gabonaise d’Etudes et d’Observation Spatiale (AGEOS).

Pour plus d’information sur le Programme GMES & Africa et le Projet SEFAC : sefac-gmes@blogspot.com


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